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En plein boom informatique, quelques illustres inconnus aux pseudos bizarres et parfois incompréhensibles semaient la terreur chez les éditeurs de logiciels.

Nous ne verrons ici que les crackers qui sévissaient sur Amstrad, pour la simple et bonne raison que... je n’en connais pas d’autres.
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De nature méfiante, les crackers ne se montrent que très rarement. Ils vivent la plupart du temps cachés au fond des forêts et ne sortent que la nuit. Après de nombreuses années de recherches infructueuses, j’ai fini par retrouver l’un d’entre-eux, qui a finalement accepté une interview exclusive.

 

Voici donc l’interview d’EXOCET, qui fut l’un des plus célèbres crackers des années 80. Il sévissait exclusivement sur Amstrad.

 

ORDINOSAURES : salut Exocet.

 

EXOCET : ouais... salut. Tu veux quoi au juste ? Dépêche toi, je suis pressé.

 

ORDINOSAURES : (bon sang, c’est pas gagné). Heu... première question : tu me racontes tes débuts ?

 

EXOCET : ben , comme tout le monde, je suis né il y a quelques années déjà. Je m’en souviens bien, c’était un vendredi et il pleuvait.

 

ORDINOSAURES : heu... si tu pouvais éviter de nous raconter ta petite enfance, ce serait trop cool. Si on passait directement de la phase « bienvenue dans le monde des tarés » au début de l’épisode « comment je suis devenu une star sans passer par la Star’ac ».

 

EXOCET : Désolé. Alors voilà. Comme tous les ados boutonneux et lobotomisés, il me fallait une passion. J’ai découvert l’informatique comme on découvre l’Amérique ou une cassette porno de tes parents, c’est à dire un peu par hasard. Je rappelle à tous les vieux de plus de 15 ans qui nous lisent, qu’au début des années 80, il n’existait ni le téléphone portable, ni internet. Donc, on s’emmerdait grave à la maison.

 

ORDINOSAURES : et tu avais quel age lorsque tu as déplombé ton premier jeu sur Amstrad ?

 

EXOCET : bah, je sais plus, moi ! Je devais avoir environ 16 ans.

 

ORDINOSAURES : tu peux expliquer aux ignorants que nous sommes ce qu’est exactement un déplombage ?

 

EXOCET : je vais essayer d’être le plus clair possible. Lorsqu’un jeu sort dans le commerce, l’éditeur fait tout ce qu’il faut pour le rendre incopiable. Mon but : trouver l’emplacement de la protection, l’enlever ou la contourner afin d’en faire un jeu facilement copiable par n’importe quel logiciel de copie.

 

ORDINOSAURES : et ça fonctionne comment une protection ?

 

EXOCET : tu en as de plusieurs sortes. Par exemple, avant de les mettre en vente dans le commerce, les jeux originaux sont copiés avec des lecteurs de disquettes qui utilisent un formatage spécial, que le lecteur Amstrad peut lire, mais pas recopier, car la structure interne qui gère le lecteur n’est pas prévue pour. Donc, impossible de faire des copies pirates. L’astuce consistait à transférer les différents secteurs de la disquette dans la RAM de l’Amstrad et de les sauvegarder sous un format à la fois lisible et copiable. Bien entendu, il fallait également réecrire une partie de l’en-tête du programme en langage machine qui permet de lancer le jeu, afin de pouvoir reconnaitre le nouveau format.

 

ORDINOSAURES : et sinon, il existait d’autres protections ?

 

EXOCET : oui, il y en avait une qui m’irritait tout particulièrement. Sur une disquette Amstrad, tu as normalement 40 pistes. Or, il se trouve que la tête du lecteur de disquettes peut aller jusqu’à la piste 42, mais pas plus, sinon, il risque de se coincer mécaniquement. Il faut alors démonter l’Amstrad pour faire revenir la tête de lecture en arrière. C’est sur cette marge de 2 pistes que la protection se fait. Je m’explique : lorsqu’on lance le jeu original, la tête de lecture va vérifier sur la piste 42 qu’un petit bout de programme placé à cet endroit précis par l’éditeur y figure bien. Dans le cas contraire, le jeu se plante.

 

ORDINOSAURES : mais tu l’enlèves comment la protection ?

 

EXOCET : trop facile. Tu cherches la partie en langage machine qui va lire la piste 42 et tu la fais sauter !

 

ORDINOSAURES : c’est aussi facile que ça ?

 

EXOCET : non, car non seulement parfois les programmes sont codés (il faut alors les décoder avant de pouvoir les lire), mais aussi le bout du programme de la piste 42 peut servir plus tard dans le jeu. Donc, il faut bien vérifier avant de diffuser la version pirate.

 

ORDINOSAURES : un peu plus haut, tu dis que cette protection t’irritait. Pourquoi ?

 

EXOCET : et bien parce que certains lecteurs de disquettes atteignaient difficilement la piste 42. Ce qui signifie que même les originaux ne fonctionnaient pas chez ceux qui achetaient le jeu en magasin ! Le comble pour une protection ! L’original ne marche pas... mais ma version pirate fonctionne parfaitement ! MDR comme on dit aujourd’hui.

 

ORDINOSAURES : bon, ok, tu fais sauter le protection. Et ensuite, tu fais quoi ?

 

EXOCET : et bien normalement, là, je vais me coucher, car il est surement très tard dans la nuit...

 

ORDINOSAURES : ......

 

EXOCET : ok, ça va... te faches pas, c’est de l’humour. Et bien, lorsque la protection est enlevée, je mets mon logo, soit directement sur la page de présentation (souvenez vous, elle faisait 17 Ko), soit directement lors du lancement du jeu, avec un petit message d’accueil ou je parle de la pluie et du beau temps, et ou je remercie tous ceux sans qui je ne serais pas star. J’en profite également pour dire bonjour aux autres crackers, et pour descendre en flèche ceux qui se comportaient mal. A noter que le message d’accueil de certains crackers était souvent digne des meilleures démos que vous avez peut-être encore au fond d’un placard. Je peux aussi en profiter pour mettre des vies infinies, mais également permettre de débuter le jeu à partir de tel ou tel niveau.

 

ORDINOSAURES : et ensuite, tu assures la distribution comment ?

 

EXOCET : je fais des copies et je les envoie au plus vite à mes contacts. Il s’agit finalement d’un réseau très fermé de quelques personnes seulement. Mais effet boule de neige aidant, et en quelques semaines seulement, ma copie pirate inondait le territoire et chacun pouvait alors s’extasier devant son écran. A noter que certains de mes contacts ne savaient même pas qui j’étais ! Je les choisissais surtout pour leur promptitude à diffuser mes copies en un temps record.

 

ORDINOSAURES : tu as déplombé quels jeux, par exemple ?

 

EXOCET : Hate, Salamander, Forgotten Worlds, 1942 de Elite et bien d’autres encore mais je ne me souviens pas de tous !

 

ORDINOSAURES : et sinon, tu aimais jouer sur Amstrad ?

 

EXOCET : pas trop en fait. Je n’aimais que les jeux d’aventure. Orphée (de Loriciels), mais aussi Le Passager du Temps, Sram et Sram 2 m’ont fait passer quelques nuits blanches !

 

ORDINOSAURES : tu as déjà « travaillé » avec d’autres crackers ?

 

EXOCET : oui, mais juste comme ça, pour le fun. Je me souviens de Mc Spe, que j’ai eu l’occasion de rencontrer une seule fois. Mais aussi BDR (Bol De Riz car il est d’origine asiatique, et qui deviendra plus tard Jupiter), avec qui j’ai bossé pas mal de fois car nous n’habitions pas loin l’un de l’autre.

 

ORDINOSAURES : il est désormais temps de nous quitter, snif ! Dernière question : tu aimerais finir comment ?

 

EXOCET : au Panthéon, entre Victor Hugo et Jean-Claude Vandame.

 

ORDINOSAURES : heu... je crois que tu fais erreur... Victor Hugo n’est pas mort !

 

EXOCET : t’es vraiment un crétin... je me casse. Rendez-vous dans 20 ans, sur la place des Grands Hommes. Mais ceci est une autre histoire...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les années 80 ne nous ont pas laissé que les pulls qui grattent, les cols de chemises « pelle à tarte » et les pattes d’eph ! Et je ne vous parle pas des coupes de cheveux à la Jackson’s Five !  C’était sans compter sur les premiers pirates en informatique...

 

Avant d’aller plus loin, voici quelques définitions, bandes d’ignorants :

 

Crackers, déplombeurs, pirates... c’était la même chose dans les années 80.

 

Ils n’avaient qu’un seul but : enlever les protections qui ont été mises sur les logiciels avec pour objectif de les rendre copiables... et donc piratables. Au passage, ils signaient leur forfait en apposant leur logo sur la page d’acceuil, afin que tout le monde sache que c’étaient eux, les maitres du monde.

 

Afin d’assurer la célébrité suprême, et parce que le deuxième est le premier des derniers, il est préférable d’être le premier à déprotéger un logiciel.

 

Plus tard... bien plus tard, avec l’arrivée d’Internet, c’est le Hacker qui prendra le relais.

 

Mais ceci est une autre histoire...

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Salut, moi c’est
ORDINOSAURES
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Kevin Poulsen est célèbre pour ses prises de contrôle répétées des lignes téléphoniques de la société Pacific Bell. En manipulant les lignes de façon à être sélectionné à un concours radiophonique, il a remporté une Porsche. Il a aussi un penchant pour les données relatives à la défense nationale... ce qui lui a valu 5 ans de prison, ce qui reste à ce jour la plus lourde peine infligée à un pirate aux Etats-Unis. A méditer...

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Moi c’est EXOCET,
et c’est la seule photo de moi
que vous verrez

 

 

 

 

Les Crackeur’s Beuh L’1 : ils furent parmi les meilleurs dans leur domaine. De plus, leurs démos étaient d’enfer.

 

Mc Spe : lui aussi, un excellent déplombeur. A l’origine de son pseudo : ses études, car môssieur a fait Math Sup et Math Spé  ! Rien que ça ! Exocet, qui l’a connu, me parle de lui comme d’une personne discrète et modeste. Une simple signature sur la page d’accueil de chacun de ses cracks le confirme.

 

Les Malibu Crackers : on s’en souvient surtout pour leurs démos mémorables qui exploitaient à fond le graphisme de l’Amstrad.

 

Best & Chris : des cracks difficiles à réaliser.

 

Les TB Crackers : spécialistes des cracks difficiles. Egalement de magnifiques intros avec pas mal d’humour.

 

The famous CACH : j’ai longtemps cherché ce que ces quatre lettres signifiaient : Chris And Cracking Hornet. Voilà, maintenant je sais, mais c’est toujours un mystère !

 

XOR : un logo célèbre... que l’on ne pouvait pas rater. Tiens, justement, le voilà...

 

The Celtic Gang : des bretons. Bah, c’est normal... quand il pleut tout le temps, on s’occupe comme on peu, non ?

 

                       pour en savoir plus sur lui, lisez son interview exceptionnelle ci-dessous.

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Les virus, ça
va partout. Tu
leur mets une
casquette...
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... ils
distribuent
le courrier.
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Il a quoi contre
Jean-Claude
Vandame ?
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Laisse tomber,
c’est un
psychopathe
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